CUBA - Havane (2)
3ème jour : LA HAVANE 2ème partie :
2 - Le Centre de la Havane (Central Habana) :
Une deuxième journée à la Havane...sous le soleil, évidemment ! Après une nuit bien réparatrice, nous avons commencé par le Centre de la Havane.
La meilleure manière de découvir l'ambiance typique du centre de la Havane est de parcourir ses rues. C'est l'occasion rêvée, aussi, de faire de belles rencontres. Nous avons trouvé les cubains très sociables, souriants et très agréables. Le centre est un espace, qui se situe entre la vieille ville et le Vedado. On peut y découvrir la vraie réalité cubaine, si on ose s'y aventurer.
Dans ce quartier, se situe le centre commercial, que l'on a beaucoup cherché, car les magasins sont très rares et leur contenu encore plus rare. Le communisme, c'est cela aussi : la privation des biens de première nécessité, donc des magasins vides. Quelques exemples : pas de papier WC par exemple, le savon vendu à la pièce, les vêtements introuvables, les biens de première nécessité absents, mais il existe toutefois des petits magasins locaux, où tout s'achète en pesos convertibles.
La Havane se perçoit à travers ses habitants. C'est ainsi que l'on comprend le paradoxe de cette ville qui semble figée dans le temps, alors que ses habitants ont cette ivresse qui les poussent à vouloir s'en sortir.
- Le Malecon : Après une visite de l’étourdissante Havane, nous avions envie de voir l’océan et de goûter sa quiétude. Une balade sur la promenade de La Havane était donc la bienvenue. El Malecon est l’une des promenades les plus célèbres de Cuba et du monde. Elle sert de décor aux musiciens de rue, artistes, poètes, philosophes et pêcheurs. Cette promenade en bord de mer, constitue aussi une façon de passer entre les 2 quartiers extérieurs de la Havane. Il est agréable de s'y balader, même s'il n'y a pas de plages, mais plutôt de gros rochers. Les familles cubaines viennent souvent s'y rafraîchir quand la chaleur est accablante.
Parcourez ce boulevard du bord de mer en voiture car il s'étend sur 8 km. Vous pouvez ensuite effectuer les premiers mètres à pied et prendre des photos, en fin d'après midi de préférence, des vagues se jetant sur le promontoire avec en toile de fond, les façades colorées des bâtiments !
Cette avenue a été laissée à l'abandon pendant 40 ans mais les couleurs et l'architecture, qui ont vaincu le temps et l'érosion de la mer, vous laissent imaginer combien cette avenue a pu, en son temps, rayonner de splendeur ! Le Malecon nous a déçu : il n'offre pas de charme particulier.
- Le Vedado : est le nouveau quartier, à l’architecture remarquable, celui le plus chic de La Havane.
Son artère principale baptisée la Rampa, va du Malecon au cimetière de Colon. D'après le guide du routard, c'est la rue préférée des Habaneros.
Souhaitant échanger des dollars pour un peu de monnaie locale, nous nous rendons dans une maison de change, qui n'est autre qu'une petite cahute, mais toutefois protégée par un policier et un gros revolver bien mis en évidence sur le comptoir. Ce change s'est révélé finalement peu utile, puisque tous les produits, même sur les marchés, se paient en dollars. D'ailleurs les pièces cubaines sont des sous-divisions du dollar. Cette devise est devenue la monnaie du pays !
A notre arrivée à La Havane, une des premières choses que nous remarquons est la présence policière, un peu partout. A chaque coin de rue, ce qui peut paraître incroyable tant la ville est étendue. Les hommes police révolutionnaire surveillent les allées et venues de la population. Les cubains en ont très peur, il leur est d'ailleurs interdit de parler aux touristes sous peine de se retrouver derrière les barreaux ! Ils n'autorisent aucun écart ni dérive, faisant ainsi de La Havane une ville où le touriste peut se promener sans aucune crainte. Toute attaque ou vol serait immédiatement sous contrôle de la police et sanctionné d'un minimum de 15 ans de prison...
Impossible d'aller à Cuba et ne pas connaître l'histoire du pays et de ses luttes révolutionnaires. C'est dans le quartier du Velado, que se situent la place de la Révolution et le mémorial José Marti. L'emblème de Che Guevara et de Fidel Castro se retrouve partout sur les murs.
- La Plaza de la Révolution : C'est sur cette immense place, qui peut contenir 1 million de personnes, que la population a longtemps écouté les discours de Castro et assiste encore aux défilés militaires.
Lavage de cerveau à la cubaine, le Ché Guevara, figure emblématique de la Révolution.
- Mémorial José Marti : Remarquez l'immense effigie en l'honneur de Che Guevara sur l'un des bâtiments.
Toujours dans ce même quartion, on trouve : un marché très typique (fruits et légumes, Calle Tulipan), quelques hôtels luxueux, le cimetière de Colon, le bureau des Intérêts Américains, ainsi que la quinta de Los Molinos (un parc où s'échauffent les musiciens)... La musique réchauffe et illumine le coeur et le quotidien des Cubains. C'est vrai que la musique cubaine est chaude et agréable à écouter. C'est le pays de la musique.
A la Havane, on prend son temps. Les gens se parlent pour faire passer le temps, on joue au domino dans la rue, pour passer le temps. Lorsque le soir arrive, on se promène le long du Malécon ou dans les vieilles rues, toutes aussi délabrées que les maisons, mais ayant un certain charme ! N'oubliez, surtout pas, de visiter le musée du Rhum, de la Havane, où vous pourrez découvrir toute la fabrication du rhum en terminant par une savoureuse dégustation.
Notre première vision des quartiers sud de La Havane nous fait parfois penser à Beyrouth... Depuis 1959, date de la révolution, toute cette richesse architecturale américaine n'a, dans certains quartiers, jamais connu d'entretien ni de réparations. Quantité d’édifices défraichis par le temps, bordent les rues et boulevards..
Les installations électriques laissent perplexe. De surprenants mélis-mélos de fils s’enchevêtrent au sommet de poteaux avant d’aller alimenter les habitations en électricité. Visiblement les normes de sécurité sont inexistantes. Heureusement, La Havane laissera découvrir par la suite des richesses extraordinaires. On devine une richesse passée, et bien passée...
Dîner et nuit à l’hotel Palco ****, à la Havane. Grand luxe dans les chambres : 2 grands lits par chambre avec salle de bain (baignoire), télévision…. Tout à volonté pour le repas et les boissons, même pour les cocktails cubains, faits à partir de Rhum.
- Bilan : La Havane nous a, toutefois, émerveillé par son caractère authentique, son atmosphère Salsa, son architecture coloniale, ses magnifiques places, sa vieille Havane.
- Triste réalité : en guise de pourboire, dans les hôtels ou restaurants, au lieu de l’argent, les barmen, femmes de chambres, sont ravis de recevoir des petits savons, des bouteilles de shampoing, des bas de nylon, du dentifrice,des petites bouteilles de parfum…enfin, toutes sortes de choses que nous prenons pour acquises . Incroyable ! On se croirait encore dans les années ’60.
Statue de John Lenon dans un parc de la Havane
Bilan : La Havane est une ville qui m'a impressionné, j'en garde un bon souvenir. Des pays communistes, comme à Cuba, il n'en reste plus beaucoup, dans le monde, il vaut la peine d'être découvert. De chez nous, on ne peut malheureusement pas se rendre compte de la triste réalité. La Havane, possède une âme, mais n'attend plus rien...On ne peut pas s'imaginer comment vivent les communistes sans le voir. On ne peut pas s'imaginer que ce pays a arrêté d'évoluer en 1960. On ne peut pas s'imaginer qu'à l'heure actuelle, un peuple vit encore retranché du monde... Non, on ne peut pas s'imaginer ce qu'est le communisme tout simplement. Quand on pense que, ni le football, ni le Coca-Cola n'ont pas encore été adopté sur cette île ... Heureusement une certaine évolution se dessine depuis quelques années.
INFO : A l'heure où je vous écris, Fidel Castro, le Père de la Révolution cubaine, à la tête du régime communiste pendant près de cinq décennies, vient de mourir, à l'âge de 90 ans. Ses funérailles auront lieu le 4 décembre à Santiago de Cuba.
Faut-il rendre hommage à la figure historique ou dénoncer le bilan désastreux du dicatateur cubain, en matière de droits de l'Homme ? Qu'en pensez vous ?
Suite Cuba (5) : Guama et Cienfuegos.