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Nos carnets de Voyages autour du monde.
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28 mai 2018

Bardenas Negra

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Le lendemain, nous remontons vers le nord est pour nous rendre dans le 1er désert de Bardenas, celui de la Negra qui sert de frontière entre la Navarre et l’Aragon. (Negra : en raison d’une partie boisée de pins d'Alep). 

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Au printemps, je ne le considère pas, tout à fait, le désert de Bardena Negra comme un désert, contrairement à l'été. Grâce à un système d’irrigation, ingénieux, et suivant les saisons, le désert, par endroit, se couvre de cultures de blé et de céréales, créant un contraste assez saisissant.

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Pour accéder au sanctuaire de Sancho Abarca, il faut d’abord  monter une piste, en camping car, sur plus de 7/8 km, assez raide. Mais, avant, pause déjeuner, au midi, avec le seul arbre que nous avons trouvé dans cette immensité désertique. Il faisait, quand même, début mai, déjà 32°. L'été je ne conseille pas du tout d'aller dans cette région, où les températures avoisinent les 45°. Nous y avons été il y a 10 ans, en plein mois d'août, et sans clim., difficilement supportable !

DSC_4226Un arbre, en tout et pour tout, dans cette immensité désertique.

Après une pause, bien méritée, nous reprenons la piste, en direction du sanctuaire, perché à flanc de montagne. N'étant pas goudronnée, elle présente une chaussée quelque peu déformée, nous devons y rouler lentement, dans la montée. Lacets après lacets, la piste poussiéreuse, sinue, tourne, vire… tout en s'élevant progressivement. 

DSC_4192Sanctuaire que l'on aperçoit tout en haut de la montagne.

En conduisant sur cette piste étroite, mieux vaut ne pas trop regarder sur la gauche et ses vertigineux à-pics.

DSC_4219Piste, prise en photo, dans la montée au sanctuaire.

La montée nous réserve des vues magnifiques, à 360°. La dense pinède vous laisse quelques trouées pour admirer le paysage.

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A perte de vue s'étire la Plana Negra où les prairies et cultures semblent se disputer le territoire avec la forêt. Cette dernière paraît s'avancer sur les terres en de tentaculaires coulées vertes. 

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Le plateau de la Bardenas Negra est très contrasté : d'un côté les champs cultivés de la plaine, olivier, orge, blé, amandiers, guarrigue, et de l'autre les belles pinèdes de pins d'Alep, qui recouvrent les versants. En balayant des yeux le panorama on passe, sans s'en apercevoir, de la région de Navarre à celle d'Aragon. 

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L'arrivée au sanctuaire de  Sancho Abarca est somptueuse. Le site offre des points de vue exceptionnels sur les reliefs environnants : des Pyrénées au nord à la montagne Moncayo au sud, en passant par l’immense plaine des Cinco Villas, la vallée de l'Ebre, et les confins du plateau de la Bardena Negra, tout proche.

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Fermé depuis une bonne dizaine d’années, pour rénovation, l’hôtel de Sancho Abarca, ré-ouvre, au prix d’un investissement de 900 000 euros.

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Dans le but de promouvoir l’emploie local, c’est une famille de la bourgade de Tauste qui a été choisie pour la gestion de cet hôtel. L’hôtel de Sancho Abarca dispose de 15 chambres, d'un bar et d'un restaurant. 

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Juste à côté le sanctuaire que nous ne pourrons pas visiter, car fermé.

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Cette partie des Bardenas Negra présente des paysages variés, qui forment une synthèse de tout ce que l'on peut trouver sur le reste du territoire : steppes, champs agricoles et pinèdes, reliefs ruiniformes, tabulaires et lobulés, vastes plaines et hauts plateaux, barrancos à foison …

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A proximité des Bardenas, des éoliennes ont été implantées, un peu partout, elles font désormais partie du paysage. Depuis une dizaine d’années, les gouvernements de Navarre et d’Aragon multiplient leurs efforts dans la production d’énergies « propres », c'est-à-dire non polluantes, comme les éoliennes et les panneaux solaires multidirectionnels. 

DSC_4194;Eoliennes que nous apercevrons dans la monté, au sanctuaire.

Le vent et l’ensoleillement sont les deux grandes richesses énergétiques locales, elles ont l’avantage d’être abondantes, inépuisables et surtout très aisées à exploiter. Ainsi, sont apparus tout autour des Bardenas Reales de nombreux parcs éoliens et solaires. Posées sur leurs plateaux, ces forêts de mâts blancs, comme une armée de soldats, dominent la vallée de l'Ebre. 

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 Pas un arbre, aux alentours. Les 100 Mégawatts des 88 éoliennes de ces parcs, aux pâles géantes, et vrombissantes, alimentent une partie de la ville, de Saragosse, en électricité. Heureusement que le classement du désert à mis fin à ces implantations, sinon celui-ci ne serait plus qu’un immense parc de ces étranges moulins à vent.

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Le désert de Bardenas n’a pas toujours été désertique :

Iy a quelques années, des archéologues ont découvert, sous un tumulus, une chambre mortuaire contenant deux squelettes âgés de 4100 et 4300 ans, ainsi que de nombreuses traces de vies humaines et ossements d’animaux. Ce qui donnent à penser qu’entre 4000 et 1000 ans avant JC, les Bardenas étaient très peuplées et surtout qu’il y avait de l’eau en quantité.

Un nid fossilisé a, aussi, été trouvé en 2004, lors de travaux de réparation de la route Tudela-Ejea (nord de la Bardena Negra), suite à des inondations. Remarquablement conservé dans sa roche calcaire, ce nid fossilisé, de cinq oeufs, aurait 18 millions d’années, ce qui en fait le plus vieux jamais découvert. Le nid fossilisé est si bien conservé, que les experts pensent qu’il serait tombé dans des eaux peu profondes, puis rapidement recouvert de boue comme d’un linceul protecteur. Ces œufs appartiennent à une espèce d’oiseau aquatique proche du flamant rose.

fossile-bardenasNid fossilisé de flamants roses.

Des flamants dans les Bardenas ? Il ne faut pas s’en étonner, car durant une période s’étendant de – 5 à – 20 millions d’années notre désert n’en était pas un ! Il s’agissait d’une vaste étendue lacustre et marécageuse qui connaissait un climat subtropical. Sur les rives vivaient des animaux, qui nous paraitraient aujourd’hui bien exotiques : tortues, castors, crocodiles, hippopotames, rhinocéros, mastodontes (ancêtres des éléphants), etc. 

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L’observation de nombreux rapaces, vautours fauves, gypaète barbus, faucons et aigles entre autres, ravira les amateurs d'oiseaux. La flore également y est très présente et variée avec le pin d'Alep, le genévrier, le romarin ou le thym. Parfois, un vent venant de la Méditerranée et appelé ici «Le Bochorno», ce qui signifie chaleur, transforme le désert en étuve : (Dans les années 90, il a été enregistré jusqu'à 45°).  

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Découverte scabreuse : Il y a quelques années, 7 squelettes ont été découvert non loin de la bourgade de Fustiñana, à l’extrême sud des Bardenas. Il s’agissait de fusillés de 1936-1939. Durant la guerre civile il était courant de fusiller les condamnés au fond des barrancos (ravins), car la détonation des coups de feu se propageait alors beaucoup moins loin, … et de tels lieux étaient bien plus discrets. A l’époque, il était fréquent d’être exécuté sans motif, sans procès, et de manière quasi-immédiate. Le nombre de fusillés est estimé entre 134 000 à 190 000 pour toute l’Espagne ! Cela fait réfléchir quand même !

Merci d'avance pour vos commentaires, si vous avez des questions n'hésitez pas non plus, j'y répondrai avec grand plaisir !

Suite les troglodytes de Borja.

 

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Commentaires
M
L'Espagne a une longueur d'avance sur la France, en matière d'énergie propre. Cela faisait 10 ans que nous étions allés en Aragon, mais depuis ils se sont rattrapés, même si les éoliennes défigurent un peu la nature. Moi, j'admire, surtout, leur travail phénoménal en matière d'irrigation. Une région qui était complètement désertique, comme le Monégros, est devenue une vraie oasis, avec des cultures partout, grâces aux canaux d'irrigation ! L’agriculture espagnole est particulièrement sensible au changement climatique. Un quart de la surface totale de l’Espagne est déjà menacé par la désertification. Bonne fin de journée. Bises.
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X
Bonjour Martine<br /> <br /> Depuis quelques temps, certaines de vos photos ne s'affiches que par l'intitulé du fichier, on arrive à les ouvrir (pas tout le temps) mais ça demande du temps. C'est bien dommage ...<br /> <br /> Les éoliennes ? Des centrales solaires ? Ça c'est vraiment un choix de l'Espagne et on en voit partout dans la péninsule ibérique. On épiloguera pas sur notre choix énergétique ni sur notre indigence en matière d'énergie propre.<br /> <br /> Bises
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M
Et oui quand je vois ces grandes immensités désertiques, je ne peux qu'imaginer ce que vous avez dû endurer, sous ce soleil toride (en plein été) ! Mais que de bons souvenirs on peut rapporter ensuite, ces déserts sont véritablement grandioses ! On se sent tout petit quand on les traverse, sur des pistes en très bon état. Même en camping car c'est faisable, on a le temps d'admirer sur les 50 km de traversée, du nord, au sud, les paysages somptueux ! Aujourd'hui pluie, pluie, pluie, un temps à rester couché ! A bientôt. Bises.
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A
Vous avez peut-être dû imaginé un pèlerin ou randonneur marchant sous un cagnard d'enfer sur ces chemins blanc siliceux vers 14 h… je peux vous assuré qu'on est aveuglé quand le soleil est juste au-dessus, même avec des lunettes de soleil… et qu'on ne voit pas la fin de ces chemins ! on ne pense plus qu'à se mettre à l'abri au frais et à se noyer de litres de liquides en tout genre ! mais...comme je les aimé ces paysages ! <br /> <br /> Gilbert
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