Le monastère royal de Veruela
Vacances en Espagne : Vendredi 4 mai 2018
L’Aragon, dans le nord-est de l’Espagne, possède de véritables havres de tranquillité, où le silence devient le meilleur compagnon. Ce sont ses monastères, construits il y a plusieurs siècles, dans des lieux empreints d’une sensation de paix éternelle. Ces lieux où résidèrent nobles et rois? ont également été des sources d’inspiration pour les poètes et écrivains. Vous voulez oublier le reste du monde ? Ici, rien n’est plus facile.
Après avoir visité la ville de Saragosse, nous orientons notre parcours vers le Monastère cistercien de Santa María de Veruela, en Aragon, dont la construction date de 1145. Il se situe à 15 kilomètres de Tarazona. Il a accueilli, dans son enceinte, de nombreuses nonnes, durant plusieurs siècles.
A partir du XVIème siècle, le monastère a été peu à peu délaissé, notamment suite au désamortissement de Mendizábal en 1836, qui a consisté en la mise aux enchères publiques de nombreux édifices religieux et demeures nobles en Espagne.
L’idée de l’Etat était de (tenter de) créer à travers le rachat de ces terres une nouvelle bourgeoisie. L’Eglise, face à la perte de ses propriétés, a menacé d’excommuniation les racheteurs, ainsi, beaucoup en ont été dissuadés et les édifices n’ayant pas été rachetés ont commencé peu à peu à tomber en ruines…
Une fois le monastère de Veruela déserté par les nonnes, son entretien n’a donc pas été assuré continuellement. Les lieux ont servi essentiellement l’hiver pour accueillir des réfugiés et sans-abris, qui ont été contraints à cause du froid de brûler les meubles en bois qui s’y trouvaient.
Par la suite, le Monastère de Veruela a servi d’hospice, des familles y louant les espaces individuels situés dans la partie construite au XVIIème siècle pour loger les nonnes. Dans un état de délabrement avancé, il s’en est fallu de peu pour qu’il disparaisse mais il a fini par être occupé durant près d’un siècle par la Compagnie de Jésús, une organisation jésuite qui a commencé quelques restaurations.
Ce joli monastère a finalement été déclaré Monument National en 1919, et la Province de Zaragoza s’est engagée financièrement dans sa réhabilitation et sa conservation.
On commence par une jolie allée qui mène à une église abbatiale, qui oscille entre le roman et le gothique.
La façade, très sobre, tranche avec l'intérieur très vaste et plutôt gothique.
Nous arrivons ensuite à un cloître magnifique, desservant les principales pièces du monastère, dont l’architecture de style gothique flamboyant, est vraiment très attrayante.
On y trouve à l’étage, une galerie plateresque.
Entre les arcades, les moulures, les mystérieuses gargouilles (dont beaucoup font référence à la nature et au vin), et les jardins, on ne peut qu’être attiré par l’ambiance romantique.
Dans une salle attenante, on découvre l’histoire du Monastère. Notez la chapelle plateresque, avec sa porte sculptée polychrome du 16e siècle, et la port de la sacristie de style rococo.
15 abbés du monastère sont enterrés dans la salle capitulaire.
Il abrite par ailleurs :
· un espace d’art contemporain
· . un musée du vin dédié aux vignobles locaux de Borja. Nous y achèterons de bonnes bouteilles de vin et du miel de lavande, entre autres.
un. un espace-musée consacré à l’huile (une autre des grandes productions locales)
L’entrée des lieux ne coûte que 1,80 €, c'est vraiment pas cher. Nous étions, malheureusement, presque seuls à faire la visite, alors que ce monastère mériterait d'être plus connu !
Cet endroit situé en Aragón (à proximité de la Navarre) vaut vraiment le détour, à la fois pour sa beauté, sa taille et Sa richesse. Nous trouvons, aux alentours, des paysages surprenants, (comme le Parc de Moncayo à 2313 m d'altitude), des monuments qui sont de véritables chefs-d’œuvre, et surtout une profonde tranquillité.