Saragosse (1) : la cathédrale Notre Dame du Pilar
Nous poursuivons notre route sur Saragosse et ne pouvions passer sans aller visiter un joyaux de l'Art baroque, la cathédrale-Basilique de Notre dame du Pilar. Elle est l'image, phare, qui représente Saragosse, sur toutes les photos de promotion de la ville.
Il faut dire, qu'elle est impressionnante cette basilique-cathédrale. Et elle est de toute beauté ! La basilique possède trois nefs, et plusieurs coupoles qui augmentent encore la hauteur de l´intérieur.
C´est là que sont enterrés la majeure partie des évêques de la ville, comme Saint Barulio, et le général Palagos, qui était au XIX siècle le gouverneur de Saragosse, le capitaine général d´Aragon, et celui qui a chassé Napoléon hors de la ville.
C´est le temple religieux baroque le plus grand d´Espagne, elle a presque la taille d'un terrain de football : 130 mètres sur 67 mètres !
Plusieurs édifices se succèderont jusqu'à l'achèvement de cette Basilique majestueuse terminée en 1961, même si la majeure partie de la construction a eu lieu entre 1681 et 1754. C'est un lieu de culte, très important, depuis la période de sa construction.
Elle se trouve au centre du vieux quartier de la ville, et attire autant les visiteurs, que les pèlerins.
La cathédrale est impressionnante de l´extérieur, mais également de l´intérieur.
La construction intérieure, haute et très spacieuse fait que l´on se sent tout petit, impressionné, mais en même temps la structure est légère.
On y conserve dans la basilique, et vénère le Pilier (Pilar en castillan) sur laquelle la Vierge Marie serait apparue à l'apôtre saint Jacques en 40 après J.-C. - Selon la légende, c´est la Vierge Marie, elle-même, aurait demandé la construction d´une chapelle à cet emplacement, qui s´est convertie, par la suite, en église, puis en cathédrale-basilique.
Et ce pilier en albâtre, qui, toujours selon la légende, accompagnait Marie, est devenu un symbole : soutien des premiers chrétiens, et soutien de la chrétienté. Curieusement, après la venue de Marie auprès de saint Jacques, toutes les personnes qui touchaient le Pilier se convertissaient au christianisme. La mission de saint Jacques fut ainsi grandement facilitée.
Après la venue de la Sainte Vierge, Jacques apprit qu'il devait retourner à Jérusalem, où il mourut quelques années plus tard. Alors, les chrétiens de Saragosse voulurent récupérer ses reliques pour le vénérer.
Celles-ci furent acheminées par bateau, mais une grande tempête fit débarquer les reliques à un port imprévu d'Espagne : COMPOSTELLE. Leurs habitants, déjà convertis, y virent un signe providentiel et voulurent garder les reliques du Saint dans leur ville !
Les habitants de Saragosse comme tous ceux de l’Europe durent se rendre à Compostelle pour vénérer le Saint. C’est ainsi qu’est né le pèlerinage de St Jacques de Compostelle. Et depuis, la Vierge du Pilar et saint Jacques de Compostelle sont toujours les deux piliers du christianisme hispanique.
La vierge du Pilier est la patronne de l'humanité, et est représentée, dans la cathédrale, en forme de sculpture, sur bois doré, d'à peine 38 centimètres de hauteur.
Je vais maintenant vous raconter un miracle extraordinaire. Nous sommes en 1640. Un jeune homme, après un grave accident doit être amputé d'une jambe. Il alla prier Notre-Dame del Pilar, avant et après l'opération pour la remercier d’être encore en vie. Il appliqua aussi sur sa cicatrice de l’huile des lampes du sanctuaire.
Ne pouvant plus travailler, il devint mendiant… Et voici le miracle : deux ans et cinq mois après son amputation, après avoir prié, comme chaque soir, Notre Dame du Pilar, il s’endormit. Le lendemain matin, quand il se réveilla, il constata qu'il avait de nouveau deux jambes… Et celle qui avait repoussé était vraiment la sienne, celle dont on l’avait amputé deux ans et demi plus tôt.
Et voici un autre miracle, tout aussi étonnant : Pendant la guerre civile espagnole qui dura du 18 juillet 1936 au 1er avril 1939, la ville de Saragosse eut beaucoup à souffrir. En particulier, les communistes qui souhaitaient particulièrement détruire la basilique du Pilier envoyèrent à plusieurs reprises des bombes sur elle. Très curieusement, ces obus n'explosèrent jamais; on peut encore les voir intacts, placés en hauteur sur les colonnes intérieures de la basilique, comme un défi perdu d'avance, des hommes devant la puissance de Dieu.