Côte Amalfitaine (2)
Surgit de la brume marine, comme un belvédère sublime, niché dans des jardins de bougainvillées, de palmiers, de pins parasol, Positano est le Saint Tropez napolitain.
- Positano : C'est un ancien village de pêcheurs, de 4000 habitants, très spectaculaire, qui est situé sur la côte amalfitaine à 17 km de Sorrento. Nous arrivons, après bien des virages, dans ce nid d’aigle, surprenant, loin de l’agitation du monde.
Il fût un lieu de villégiature, sous l’Empire Romain, et accueille encore aujourd’hui la jet-set italienne.
Positano fut apprécié par Picasso, John Steinbeck, Noureiev, Maurice Clavel ... et de nombreux touristes, célèbres ou non.
Il possède un charme fou, avec ses jardins luxuriants et ses petites maisons aux couleurs vives, descendant en terrasses jusqu’au bord de l’eau.
On y trouve beaucoup d’hôtels, des boutiques de souvenirs, de mode, de boîtes de nuit, de restaurants, une véritable ambiance à la napolitaine !
C'est aussi un bon endroit pour ramener des souvenirs à base de citron, comme : des bougies, du savon et du limoncello (liqueur de citron).
Après tout, la côte amalfitaine est mondialement connue pour ses énormes citrons.
La particularité de Positano : ses mille escaliers. Pour visiter ce village à flanc de montagne il faudra les affronter, pas toujours facile, en plein été quand il fait plus de 30° C.
Les anciens du village y arrivent sans souci, question d’entraînement, sûrement. Tout est en pente ici, rien n’est plat.
En flânant dans les étroites ruelles, abruptes, nous arrivons rapidement aux principaux points de rassemblement du village : la Piazza dei Mulini (place des moulins), l’église Santa Maria Assunta.
Datant du 10e siècle, l'église est près de la plage, et a été édifiée sur les vestiges d'une ancienne abbaye bénédictine.
Son magnifique campanile est du 18eme siècle.
Un unique chemin mène à une petite plage de sable gris volcanique. Elle est très fréquentée, dès les premiers beaux jours.
Mais cette plage se mérite, à moins de résider sur place, il faudra aller du parking à la côte, en descendant quelques 500 marches. Les plages, sur la côte amalfitaine, sont généralement assez petites et confinées entre des rochers.
En descendant la via dei Mulini, un vieux palais abrite un luxueux hôtel, le Palazzo Murat. Fils d’un pauvre aubergiste, devenu maréchal d’Empire, Joachim Murat épousa Carolina Bonaparte et devint le beau-frère de Napoléon. Après la conquête française de Naples et du sud de l’Italie, Murat fut couronné roi de Naples de 1808 à 1815. Il expropria les propriétaires de ce palais du XVIIIe siècle pour en faire sa résidence d’été, et y recevoir discrètement ses maîtresses.
De chaque côté de la plage se trouvent des tours de défense, sarrasines, c'est le cas de toutes les villes et villages de la côte amalfitaine.
Au moyen âge les pirates sarrasins effectuaient des razzias sur les côtes, on bâtit donc ces tours pour s'en protéger.
Moment de contemplation sur le village de Positano, à la tombée de la nuit.
La route qui serpente pendant des kilomètres le long de la côte amalfitaine, entre ciel et mer, nous mène le lendemain matin, au joli village d'Amalfi… Ses nombreux lacets et virages nous provoquent bien des émois, d’autant plus, qu’au détour de chacun d’eux, surgissent des panoramas différents : la mer qui scintille au soleil, l’île de Capri au large, des villages perchés au loin...
- Amalfi : le village d'Amalfi, qui a séduit plusieurs célébrités, est le plus important de la côte, celui qui y a d’ailleurs donné son nom. Le village, de 5200 habitants, est au pied du mont Cerreto haut de 1315m, et est entourée de falaises.
Même splendide paysage qu’à Positano, mais avec une histoire plus riche, encore. Inaccessible par la terre, la cité se tourna très tôt vers la mer.
Au 11ème siècle, Amalfi, comme Venise, était l’une des grandes puissances maritimes du sud de l’Italie, rivalisant avec Gênes et Venise, sur la route du commerce maritime avec l’Orient.
Il reste encore quelques legs de ce riche passé marchand, notamment autour de sa cathédrale : le Duomo di Sant’Andrea, perchée au sommet d’un escalier magistral.
Comment ne pas tomber en admiration devant le dôme, de style byzantin du Duomo, construit au XIe siècle, (mélange d'art oriental et occidental). Sa crypte abrite les restes du saint.
Le Duomo possède une imposante façade polychrome, fermée par une porte en bronze, fondue à Constantinople. Voilà le monument le plus expressif de l’histoire amalfitaine. Sur le flanc gauche du duomo, le cloître du Paradis, mérite bien son nom, avec son jardin entouré de galeries aux arcades de style oriental.
En visitant le centre historique, on peut admirer de beaux à balcons, ils sont tous différents. Les ruelles, passages voûtés, placettes et fontaines sont de style andalou. Quel plaisir, aussi, de flâner devant les nombreuses terrasses de café ou aller admirer les nombreuses boutiques, qui proposent toutes sortes de produits faits à partir des agrumes de la région, dont le fameux limoncello, (liqueur faite à partir de citrons).
On peut voir à Amalfi une tour de guet du XVIe siècle. Elle servait à protéger Charles Quint, qui, à l’époque, portait la couronne des rois de Sicile.
La côte amalfitaine est devenue l’un des moteurs touristiques du sud de l’Italie et victime de son succès, quoiqu’on comprenne aisément pourquoi !
Le printemps s’avère une saison idéale pour partir à la découverte de cette région : que ce soit en voiture, en navire de croisière ou avec les nombreux traversiers qui desservent la côte, à partir de Salerne ou de Sorrente.
Mais, quelle que soit la manière qu’on choisisse, il ne fait aucun doute que la côte amalfitaine nous réserve toujours de beaux spectacles !