Pompéi (2)
- L'Amphithéâtre : L'amphithéâtre de Pompéi demeure le plus ancien édifice, connu à ce jour, (édifié en l'an 70 avant J.C.)
Il était exclusivement consacré aux sports et aux spectacles avec combats de gladiateurs, aux chasses et aux combats de bêtes féroces. L'amphithéâtre avait une capacité de 20 000 personnes, bien plus que la population de Pompéi.
On peut facilement imaginer le tumulte engendré par ces spectacles, et comprendre pourquoi il fallait interdire la circulation des véhicules à proximité.
- le Grand Palestre : l'édifice était équipé pour les exercices gymniques et les manifestations annuelles. Cette énorme place (130 m x 140) était fermée tout autour par un haut mur couronné de créneaux et avec des ouvertures à l'ouest et à l'est; à l’intérieur, sur trois côtés, un long portique à colonnes ioniques.
- La maison de Marco Lucrezio Frontone : Derrière une simple façade, s'ouvre une des plus élégantes maisons pompéienne, caractérisée par de riches décors picturaux très raffinés, afin de souligner le haut niveau culturel du propriétaire.
Ce qui illustre le plus le raffinement de cette maison est l'atrium et le tablinum, le bassin en marbre de l'impluvium et une table avec des pattes de lion.
- La maison de la Petite Fontaine : Elle tire son nom d’une fontaine décorée avec une mosaïque qui se détache dans le fond, où l'eau jaillit d'un masque en marbre de Silène.
Sur le mur de Nymphée on découvre encore des traces de paysages avec des villas et des maisons à la campagne ou au bord de la mer.
- la Maison de Epidius Rufus : En signe de distinction exceptionnelle, on accédait à la maison par un haut perron (1,50m au-dessus de la rue) et la grande porte principale ne s'ouvrait que dans de grandes occasions. L'atrium est l'un des plus grandioses de Pompéi, il a 16 colonnes (polystyles) hautes de 4,50 m. Sur les côtés de l'atrium deux pièces ayant à l'entrée des colonnes à chapiteaux corinthiens figurés.
- Les boulangeries : Au IIe siècle av. J.C., la préparation du pain au sein du foyer fut presque entièrement remplacée par une production industrielle. C’est ainsi que la ville de Pompéi vit fleurir des boulangeries et il en existait environ une trentaine lorsque la cité disparut aux yeux des hommes. Pourtant, la Maison du Four ne fut transformée en boulangerie qu’après le tremblement de terre de 62. Au moment de l’éruption, elle n’était toujours pas achevée. Vous pouvez y voir quatre meules en lave alignées et de petits murs bas utilisés comme plan de travail.
Le blé est moulu avec de grandes meules en pierre lavique. Elles sont formées de 2 éléments : un inférieur en forme de cône et un supérieur en forme de catillus. Le blé est versé dans le catillus qui, en tournant, entrainé par des esclaves ou des animaux, le moud en le faisant tomber d'en bas.
Le four présente deux ouvertures : une pour alimenter le feu, l’autre pour enfourner le pain. Dans l’écurie attenante, les restes d’un mulet, utilisé pour faire tourner les meules, ont été retrouvés.
Tout le cycle de fabrication se déroulait au même endroit : moulage du grain, pétrissage et cuisson des pains de différentes formes. La vente était assurée à un comptoir, sur place, ou par des vendeurs ambulants.
- Les rues romaines, de Pompéi, étaient assez étroites. En effet les chars qui y circulaient ne mesuraient pas plus de 1.35 m de large et la voie était en sens unique.
De part et d’autre de la route se trouvaient des trottoirs, parfois très hauts de 50 cm et que seuls les piétons empruntaient. La hauteur des trottoirs permettait aux piétons en cas d’intempéries de ne pas marcher dans l’eau et leur évitait les éclaboussures des roues des chars.
Les rues étaient pavées de blocs de basalte. On peut encore y voir aujourd’hui les ornières laissées par les roues des chars.
- Les Latrines : les latrines avaient beaucoup de magnificence, les murs étaient souvent en marbre et ornés de mosaïque ou de peintures. La classe moyenne y allait de façon décontractée et y parlait des nouvelles du jour ou de leurs affaires. Les bains et les latrines étaient pour cette raison associés. On en trouve également dans les maisons de corporations. En effet, les immondices s'évacuaient discrètement grâce au flot d'eau courante qui les entraînait vers une bouche d'égout
- Les lieux de restauration : Les Romains possédaient différents lieux de restauration. Certains se rendaient dans les tavernes, certains dans des thermopolias, d’autres se contentaient d'acheter un peu de nourriture dans les stands des vendeurs ambulants, pour grignoter dans la rue, en marchant. Enfin, beaucoup de Romains dînaient chez eux, dans le triclinium, la salle à manger. On y dégustait les repas couché sur des divans.
- Les Tavernes (tabernae) : étaient de petits commerces destinés à la vente de produits au détail. On pouvait y trouver des produits agricoles et artisanaux comme diverses variétés de céréales, du vin, des tissus… Elles étaient essentiellement gérées par des affranchis qui travaillaient pour le propriétaire des lieux. Un excellent moyen pour ces anciens esclaves d’accéder à un certain équilibre financier.
- Les thermopolias : ont longtemps été considérées comme des tavernes. En réalité, c’était surtout des espaces de restauration rapide, des petits restaurants de l'antiquité, où l'on mangeait le plus souvent debout, devant un comptoir. Les comptoirs en forme de L étaient souvent revêtus de plaques de marbres. Des jarres en terre cuite, qui permettaient de garder les aliments chauds, y sont encastrées.
- Les thermopolium : le plus connu est celui de Vetitius Placidus, qui doit son nom à la fresque superbement conservée sur le mur du fond. Dans l’un des conteneurs, les archéologues ont retrouvé 3 kg de pièces de monnaie pour une valeur de 680 sesterces, soit la recette de la dernière journée de travail.
Ces lieux étaient destinés au lavage, détachage et dégraissage des tissus neufs, mais ce bâtiment servait également de teinturerie. De façon assez surprenante, ce commerce était basé sur l’urine humaine car ce « précieux » liquide (l’empereur avait fini par imposer une taxe dessus) était utilisé pour traiter les tissus. Celui-ci était récolté dans de petites amphores en terre cuite placées aux alentours de la foulerie.
Superbe fresque du thermopolium du Vetitius Placidus.
- Les Tanneries : Les tissus étaient foulés aux pieds dans un premier temps. Ensuite, ils étaient lavés avec de l’urine puis rincés. Afin de leur rendre leur blancheur, ils étaient soufrés et frottés avec de la terre d’Ombrie.
- Les tavernes à vin : des amphores vidées de leur contenu, attendaient d'être remplacées par d'autres, remplies de nectar. Une seule de ces amphores, appelées « vaisseaux », contenait 26 litres de vin et pouvait être consommée en une fois par un groupe de clients sortant des bains publics, assoiffés par la chaleur des thermes brûlants. Dans l'Antiquité, boire le vin coupé d'eau était de bon aloi, un signe de civilisation. En outre, on considérait que le boire pur nuisait à la santé.
- L'aqueduc de Serinum : Les premiers habitants de Pompéi devaient tirer l'eau au puits ou recueillir l'eau de pluie dans l'impluvium de l'atrium de leur maison ou dans des citernes pour pourvoir à leurs besoins. La construction de l'aqueduc de Serinum, qui amène à Pompéi l'eau des sources d'Acquaro, et celle d'un imposant château d'eau, "castellum aquae", les libéra de cette corvée.
- Le "Castellum Aquae" : alimentait en eau les bornes des fontaines, les bains publics ou privés, les étals du Macellum (marché), et les viviers, où de simples particuliers élevaient des poissons etc.
Il desservait aussi les nymphées, les niches décorées de mosaïques, abritant des fontaines consacrées aux nymphes, les élégants canaux qui rafraîchissaient les jardins de plaisance. Il contribuait ainsi à la salubrité publique puisque les anciens étaient persuadés que jets d'eau et fontaines purifiaient l'air vicié des villes.
- Les Fontaines : elles sont souvent placées aux carrefours et sont toutes construites selon le même modèle : un haut pilier de maçonnerie, creusé, sur l'une de ses faces, d'une longue saignée dans laquelle était inserée la conduite principale menant au réservoir supérieur. Le bassin, toujours rectangulaire, est fait de quatre blocs de basalte assemblés par des tenons de fer.
Une grande variété de figures sculptées distingue, par contre, les différentes fontaines : l'eau coule ici, de la gueule d'un chien, là de celle d'un lion ou d'un boeuf, ailleurs elle sort de la bouche d'une femme ou d'une divinité.
Le trop-plein s'écoule, en face, et rejoint les caniveaux avant de parvenir dans les égouts enterrés sous les rues et sous les trottoirs.
On peut aujourd'hui visiter les ruines de Pompéi, sur un domaine de 64 ha, y retrouver le souvenir de l'ancienne Rome, ainsi que dans le musée archéologique de Naples, qui abrite plus d'un million d'objets retrouvés sur les sites.
Pompéi était une cité prospère d’un point de vue commercial, sa situation géographique et portuaire n’étant pas étrangère à ce succès. S’il ne reste que des ruines de Pompéi, il subsiste des traces très émouvantes de la vie qui l’agitait : des fresques, des mosaïques, des objets, des moulages des corps des victimes et les écrits d’un jeune homme, témoin de la fin de la ville et de ses habitants.
Chaque année ce sont environ 2,5 millions de touristes qui visitent l’impressionnante cité de Pompéi, générant une vingtaine de millions d’euros de revenus. Reste à souhaiter qu'aucune éruption ne vienne à nouveau recouvrir les sites de Pompéi et Herculanum (la dernière éruption remonte au 17 mars 1944)... D'aucuns pensent toutefois que le plus grand danger qui les menace aujourd'hui tient à la crise économique et au manque de ressources du gouvernement italien.
Suite : côte Amalfitaine