ETAPE 3 : REGION MONTALCINO (VAL D'ORCIA)
VAL D'ORCIA
Le magnifique cadre naturel de la Vallée de l'Orcia, qui s’étend à travers les collines de la Toscane est inscrit depuis 2004 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. On trouve dans le Val d'Orcia la plus grande concentration de sources thermales. Depuis les Etrusques et les Romains, ces sources chaudes n'ont cessé d'alimenter de vastes piscines naturelles, toujours très prisées des Toscans.
C’est une région que nous avons eu la chance de découvrir au printemps, lorsque les cultures recouvrent le sol et ondulent au gré du vent, transformant le paysage en une vaste mer, soyeuse et mouvante, aux verts doux, crus ou denses, ponctué du jaune des colzas ou du rouge des coquelicots, changeants selon l‘heure et la lumière, inépuisable source d‘inspiration pour le peintre ou pour le photographe. Nous avons pu y admirer des champs de blé en herbe et des arbres fruitiers qui explosent de leurs fleurs roses et blanches. En été, changement de décor, le paysage est tout autre : les collines prennent la couleur dorée du blé ondulant sous le vent et sont ponctuellement coupées par les longues flammes sombres des rangées de cyprés.
De douces collines revêtues d’une riche végétation d’oliviers, de cyprès, de vignobles, conduisent à des villages perchés, d’origine médiévale, dont les terrasses et fortifications offrent des points de vue inoubliables sur la campagne toscane. Se dispersent dans une nature isolée et silencieuse des maisons rurales, des domaines vinicoles ou des forteresses aux grandes tours.
Au flanc des collines, les lumineuses routes blanches bordées d’indispensables cyprès aux élégantes silhouettes, verts eux aussi, mais contrastant par leur teinte sombre, presque noire.
Dans le Val d'Orcia on trouve une abondance de petits villages, de monastères, de chapelles, de fortifications et autres trésors d’architecture.
Célébrés par les peintres et par les photographes, les paysages du Val d'Orcia se sont aussi rendus célèbres au cinéma : Franceo Zeffirelli a choisi Pienza et Bagno Vignoni pour son célèbre "Roméo et Juliette".
MONTALCINO
Dominant les magnifiques paysages toscans où la verticalité des cyprès émaille un paysage tout en courbes douces, la cité médiévale de Montalcino domine une région agricole dont l'huile d'olive et surtout le vin.
Perché au sommet de sa colline et visible de loin, Montalcino est réputé pour son Brunello, l’un des grands vins rouges d’Italie. De renommée internationale, il est considéré comme l’un des meilleurs d’Italie.
Petites placettes, maisons fleuries, vieilles ruelles qui grimpent et lorsque l’on regarde vers la vallée, ce ne sont que des paysages à couper le souffle par leur beauté. Que de belles photos en perspective !
Le village étalé en haut de sa colline est dominé par un château.La forteresse et ses imposants murs d'enceinte datent du XIVème siècle.
La ville occupait en effet dès cette époque une position stratégique sur la route de Rome où nombres de pèlerins affluaient depuis la France.
La forteresse construite sur un plan pentagonal est aujourd'hui quasiment intacte malgré les remous de l'histoire.
De la forteresse au plan en pentagone nous empreintons les rues pavées et en pente en direction du campo central, puis vers le duomo, la cathédrale de Montalcino, et son portique à colonnes.
La place del Popolo, véritable petit bijou, est dominée par la grande tour du palais, (palazzo comunal du XIV° s.) typiquement toscane.La façade du palais est imposante.
ABBAYE SANT'ANTIMO :
Après une visite de la forteresse, nous reprendrons le camping-car pour aller visiter, non loin de Montalcino, la merveilleuse abbaye de Sant’Antimo.
Fondée au Moyen-âge, à proximité de Montalcino, l’abbaye cistercienne de Sant’Antimo, chef d’œuvre roman, occupe une place privilégiée au cœur d’un paysage de collines typiquement toscan, où prospèrent vignes, cyprès et oliviers séculaires.Nous nous trouvons dans un cadre enchanteur, splendide, l’image typique de la Toscane dont on peut rêver.
Dès le premier regard, l’antique construction, témoignage du passé de ces terres situées dans la province de Sienne, séduit par le contraste entre la masse de son puissant campanile à section carrée et la douceur de ses lignes arrondies.
Selon la tradition, Charlemagne aurait fondé l’abbaye en signe de profonde reconnaissance envers Dieu pour lui avoir indiqué en rêve, la plante qui pouvait le guérir de la peste. Le souverain donne l’ordre d’ériger un monastère à l’endroit où il avait trouvé la plante miraculeuse et d’y transférer les reliques de Sant’Antimo de la région de la Sabina, où elles avaient été inhumées.
Les premiers documents en attestant l’existence remontent à l’année 813. A partir du 11e siècle, sa situation à proximité de la « Via Francigena » en fait une étape sur la voie des grands itinéraires de pèlerinage.
Avec l’afflux de pèlerins, les donations abondent et l’abbaye s’enrichit au point d’augmenter sensiblement son patrimoine foncier en Toscane. L’architecture du nouvel édifice, typique de l’art roman italien, se situe dans une ligne inspirée aux monastères de cette époque par l’abbaye française de Cluny : système basilical à trois nefs avec déambulatoire et chapelles radiales, nef centrale très élancée en hauteur, décorations à motifs géométriques ou végétaux.
L’intérieur, qui abrite aussi plusieurs fresques et un grand crucifix en bois, reste cependant d’une grande sobriété, dégageant une profonde spiritualité. La communauté, très active, compte aujourd’hui huit moines de diverses nationalités, majoritairement Italiens et Français.
Remarquez quelques chapiteaux particulièrement sculptés.
Les offices, trois par jour, dits en Italien ancien, sont accompagnés de chants grégoriens. Mais ce renouveau de Sant’Antimo devait n’être qu’éphémère, la communauté ayant annoncé en mai 2015 son intention de se transférer à l’abbaye française de Saint Michel de Frigolet, près d’Avignon.
A l’entrée du portail, deux animaux fabuleux à une seule tête nous accueillent.
Vue de l'Abbaye sur la campagne du Val d'Orcia en Toscane.
BAGNO VIGNONI
Nous poursuivons notre route vers Bagno Vignoni qui est une station thermale depuis l'antiquité. Rattaché à San Quirico d’Orcia, elle est bâtie à 300 mètres d’altitude sur une colline dominant la rivière Orcia.
Quelle surprise d'arriver dans ce minuscule village, station thermale autrefois fréquentée par les Etrusques puis les Romains. Il a l’étonnante particularité d’avoir pour place centrale une grand bassin naturel, rectangulaire, alimenté par le fond en eaux thermales chaudes.
Il constitue la place principale du bourg, la place des Sources. Autour du bassin, réalisé au XVIe siècle, se dressent des palais édifiés par Bernardo Rossellino en hommage à Pie II, le pape qui séjourna ici tout comme les seigneurs de Florence.
Un côté du bassin est délimité par une loge au milieu de laquelle s'ouvre la chapelle Santa Caterina. Autour du bassin se succèdent bars et restaurants dont les terrasses se disputent la faveur des visiteurs.
L'eau thermale, qui remonte de la couche souterraine d'origine volcanique, jaillit à une température de 52 degrés et fait le charme de la place-bassin, souvent envahie de vapeurs. Le vert de l'eau n’est troublé que par les bulles émises, sous la surface, par les sources chaudes d’origine volcanique qui l’alimentent. Les matins d’hiver le bassin est recouvert d’un nuage de vapeur particulièrement photogénique.
A l’entrée du village, un établissement moderne, les Thermes de Sainte Catherine, utilise les eaux aux propriétés thermales de Bagno Vognoni.
Pour conclure : le Val d'Orcia est un lieu à découvrir ou à redécouvrir, lors d’un séjour à Sienne ou à Florence. C'est une terre fascinante aux mille parfums, couleurs et saveurs, un petit coin de paradis loin de l’agitation du monde où l’on se perdra avec bonheur au cœur des collines parsemées de fleurs et ponctuées de bouquets de cyprès.
SUITE : ETAPE 4 : REGION DE SAN SALVATORE (VOLCAN AMIATA)