MEDIANO (VILLAGE ENGLOUTI)
Aujourd’hui, nous allons faire un petit voyage, un peu nostalgique, dans le temps et les souvenirs.
Je vais vous parler de l’histoire du petit village de Mediano, en Aragon, qui a été englouti suite à la construction d'un barrage hydro-électrique, en 1973.
Des millions de mètres cubes vont inonder la vallée, à la suite de la mise à l’eau du barrage.
La lente montée des eaux va engloutir progressivement les paysages familiers et le petit village.
Dans un chaos de pierre, le village de Mediano, git, depuis 43 ans, au fond du lac du même nom. L’homme, en le noyant, l’a plongé dans l’oubli. Dans le monde du silence, ses lumières se sont définitivement éteintes.
Les habitants expropriés, ont dû déserter, impuissants, leurs maisons et abandonner tous leurs biens. Tous ceux qui y habitaient ont noyé leurs sanglots, sans rien pouvoir faire.
Nous imaginons bien la nostalgie de ceux qui ont vécu jadis dans le village. Ce doit être terrible de voir ses biens et souvenirs détruits. Heureusement, après ces vies brisées, il reste la mémoire pour conserver les traces du passé.
Les quelques maisons qui ont été épargnées à Mediano, car dans les hauteurs.
Seules quelques habitations, au dessus du lac, subsistent, mais ont été complètement désertées par ses habitants.
Lentement, les maisons, plus bas, dans la zone inondable, avec le courant, vont se lézarder. Elles giseront au fond du lac, pour l'éternité.
Insolite et solitaire, seul le pauvre clocher de l’église tente d’émerger au milieu du plan d'eau, dans un paysage émouvant. L’angélus, de l’église a sonné son tout dernier tocsin, lors de la mise à l’eau du barrage.
L'histoire du village de Médiano englouti, comme tant d'autres, sonne comme une immense nostalgie de ces cloches rendues muettes.
Il n'est pas rare, certaines années, en plein été, quand le niveau de l'eau baisse fortement, (en période de sécheresse), de voir surgir les toits et murs des maisons, dont les pauvres fondations sont disséminées, au fond du lac, par le moindre tourbillon.
A ces périodes là, l’on peut presque apercevoir l'église entièrement et l'on peut aller jusqu'à son entrée.
Le village noyé constitue une curiosité pour les touristes de passage. Ici, les maisons éventrées et ruinées n'ont jamais cessé d'attirer aussi les plongeurs.
Malheureusement, les promeneurs ne viendront plus fouler les pavés des vieilles ruelles où maintenant flotte le parfum de la mort.
Les troupeaux qui broutaient l’herbe grasse autrefois, s’en sont allés pour toujours. La nature petit à petit semble reprendre ses droits.
Ici le temps semble s’être définitivement arrêté, dans un paysage figé, mais sublime où les flots en furie, ont tout englouti, lors de la mise à l’eau. Il ne reste qu'un village fantôme, hanté de ses âmes perdues et de ses trésors enfouis sous les eaux, à tout jamais...
Devenus de plus en plus nomades au fil du temps, les gens de nos jours, n’imaginent effectivement pas la douleur terrible qu’a représenté pour les paysans expropriés l’abandon de leur maison, souvent construite des mains de leurs ancêtres, et des terres transmises de génération en génération.
Il ne reste bien souvent de leur vie antérieure que quelques photos ou cartes postales jaunies, gardées précieusement et les souvenirs des plus anciens...
En hommage à tous les habitants déracinés des villages, engloutis par la mise en eau d’un barrage, avec une pensée particulière pour ceux de Médiano (Aragon), village disparu en 1973 sous les eaux du barrage.
Je crois que tous ceux qui ont connu, personnellement ou par transmission orale, un village englouti, ont effectivement un regard différent sur le plan d’eau du barrage, généralement superbe mais qui a submergé la maison et les terres de familles présentes parfois depuis des siècles.
Au fil des saisons, les jours s’écoulent inlassablement sur le lac de Médiano, dans la plus grande solitude, comme si rien ne s’était passé !
Une pensée nostalgique, également, à la catastrophe du barrage de Malpasset à Fréjus, qui a cédé. Lorsque celui-ci cèda soudainement, le 2 décembre 1959 à 21h13, près de 50 millions de mètres cubes d'eau déferlèrent, ravageant campagnes et villages jusqu'à la mer. C'est la plus grande catastrophe de ce genre qui ait jamais touché la France.
Cinquante ans après la catastrophe du barrage de Malpasset qui a fait 423 morts, la douleur et le traumatisme sont encore vifs dans la mémoire collective des habitants de Fréjus qui ont pour beaucoup perdu de proches, ce jour d’apocalypse.
Rupture - 2 décembre 1959, 21 h 13. Une déflagration résonne dans la vallée du Reyran, en amont de Fréjus, dans le Var. Le barrage de Malpasset a explosé. En quelques minutes, une vague de 40 mètres déferle jusqu'à la mer, ravageant tout sur son passage.
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Mon autre blog qui pourrait vous intéresser aussi, sur les villages typiques de notre belle France (je vous met le lien à copier) photosvillages.canalblog.com