Sri Lanka : visite d'une fabrique de thé
Comment ne pas être enchanté devant le relief vallonné des arbres à thé, au feuillage intense, chatoyant, et très esthétique. Un des points forts de notre séjour, avec Tours Square, est la découverte des plantations de thé.
Pendant plusieurs heures de routes difficiles, nous traversons, en bus, des montagnes, et des vallées superbes, à la végétation luxuriante.
Nous arrivons, enfin à l'usine de fabrication de thé, que nous allons visiter dans son intégralité.
Datant des colonies britanniques, ces usines sont la principale attraction, touristique, de la ville de Nuwara Eliya. Elle est ouverte au public la journée, pour des démonstrations, dégustations, et ventes, mais est réellement en activité avec les ouvriers, uniquement la nuit, à l’abri des regards. Seules les ouvrières qui récoltent les feuilles de thé, et les hommes qui les rapportent à l’usine, travaillent en journée.
Cette fabrique de thé, nous a permis de voir toutes les étapes, et toutes les machines, nécessaires à l’élaboration du thé.
Processus de fabrication du thé :
- La cueillette : Consite à couper, manuellement les jeunes feuilles et bourgeons trouvés au sommet de l'arbuste à thé. Afin de conserver la fraîcheur du thé, les feuilles de thé cueillies, sont envoyés aussitôt dans les usines. Les cueilleuses sont depuis la mise en place de ces plantations, des femmes Tamoules. Elles ont un rendement d'environ 20 kilos par jour, le ramassage se fait en fin d'après midi, avec pessage.
- Le transport : Entre le moment où le thé est récolté et le moment où il rejoint le bâtiment pour y être manufacturé, il doit s’écouler un minimum de temps. En effet, il ne faudrait pas que les feuilles fraîches tout juste emballées dans des sacs pour être transportées commencent à fermenter sous le coup de la chaleur et de l’humidité. Un va et vient de tracteurs et de camions, ramènent les sacs de feuilles de thé, qui sont transvasés, ensuite, dans l'usine à séchage.
Il s’agit d’un processus très artisanal qui fait intervenir de vieilles machines, de cent ans, et surtout le travail manuel.
- La déshumidification : C'est le procédé le plus décisif dans la production de thé. Les feuilles de thé fraîchement cueillies sont dispersées sur des supports, sur lesquels les feuilles sont réchauffées de manière à réduire l'humidité, permettant ainsi une souplesse des feuilles de laminage.
Cette extraction de l'humidité a pour objet de déclencher une séquence de réactions chimiques, qui a, par la suite, une influence positive sur la qualité du thé produit.
- L'enroulement : Les feuilles sont maintenant tordues et enroulées à la fois par la main, et la machine pendant environ 25 à 30 minutes, afin de briser les cellules de la feuille, ce qui va permettre aux huiles et aux enzymes d'être libérés.
- L'oxydation : C'est l'oxydation des enzymes, où la couleur des feuilles passent du vert au brun ou noir, quand on les laisse fermenter dans des conditions humides. Le temps d'oxydation est un facteur qui détermine si les thés resteront noir, vert ou Oolong. C'est là aussi que l'arôme unique du thé commence à émerger.
- Le séchage : Les feuilles sont séchées uniformément, pour arrêter le processus d'oxydation. Ce procédé est considéré comme le principal facteur déterminant d'un bon thé.
- Le conditionnement : enfin, les feuilles sont classées par taille et conditionnées, avant d'être expédiées dans le monde entier. L’ensemble de ce processus demande une vingtaine d’heures.
A titre d' exemple, sur 1400 kilos de feuilles fraiches, récoltées au départ, il n'en restera plus que 100 kilos, à la fin du processus de fabrication.
L'arbre du thé, le théier fait parti des "Camélias", il peut devenir un très grand arbre si il n'est pas taillé. Taillé à environ un mètre de hauteur, sa fleur est jaune et blanche, assez reconnaissable.
Pour conclure : je tenais à vous parler de toutes ces femmes qui travaillent, très dur, tous les jours, pour ramasser les feuilles de thé, un métier qu’elles exercent de mères en filles. Dans ces régions, il fait souvent très chaud, avec beaucoup d'humidité, elles doivent, en plus, porter des sacs lourds dans leur dos. Même sous le poids de la fatigue, lorsque ,nous croisons, au milieu des théiers, ces cueilleuses, elles nous font de grands sourires et nous observent avec une mine réjouie.
Ces visages rayonnants contrastent avec ceux que l’on croise, autour de nous, dans nos pays. Dans nos villes européennes, la vie n’est pas forcément plus facile ou plus difficile que dans une plantation de thé. Mais on oublie parfois de faire attention aux autres. On se regarde avec dureté. On vit un peu comme des étrangers et pour un rien, on se plaint !
Même si moi, aussi, je bois beaucoup de thé, comme de nombreuses personnes, je trouve qu’une fois devant notre tasse on ne réalise pas forcément le labeur manuel et éprouvant, qu’il y a derrière.
Habitations (bidonvilles) des cueilleuses de thé.
Merci d'avance pour vos commentaires qui font toujours plaisir, à bientôt !
Suite : cueillette du thé